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En dix ans, 220 millions de personnes déplacées de force par les catastrophes climatiques

La crise climatique touche toutes les zones du monde et toutes les populations. Mais certaines seront plus vulnérables que d’autres. Dans un rapport intitulé « Pas d’échappatoire : en première ligne face au changement climatique, aux conflits et aux déplacements forcés », le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a collecté des milliers de données existantes tout en exploitant de nouvelles sources.
Selon ce document, sur les 123 millions de personnes déplacées de force dans le monde en juin 2024, 90 millions vivent actuellement dans des pays exposés à des impacts climatiques élevés ou extrêmes, ce qui rend leur situation d’autant plus précaire. « Les personnes contraintes de fuir leur foyer sont en première ligne de cette crise : 75 % d’entre elles vivent dans des pays fortement ou extrêmement exposés aux risques liés au climat. A mesure que le changement climatique s’accélère et que son ampleur s’accentue, ce chiffre ne fera qu’augmenter », s’alarme dans un propos introductif Filippo Grandi, à la tête du HCR qui présente son travail, mardi 12 novembre lors de la 29e conférence des Nations unies sur le climat (COP29).
Les impacts de plus en plus intenses et fréquents des catastrophes naturelles ont un effet massif sur les populations. Au cours des dix dernières années, les catastrophes liées aux conditions météorologiques ont provoqué 220 millions de déplacements internes, selon le HCR qui cite plusieurs exemples. Ainsi, en Somalie, en 2022, environ 1,3 million de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays en raison de la sécheresse, soit le nombre le plus élevé depuis plus d’une décennie (plus de 600 000 personnes ont été déplacées par des conflits).
Selon un autre rapport de la Banque mondiale, jusqu’à 105 millions de personnes pourraient devenir des migrants internes au continent africain d’ici à 2050. En août 2023, quarante-huit pays africains avaient signé la déclaration de Kampala pour renforcer la coopération sur ce sujet. « Les risques pour les personnes déplacées et leurs hôtes vont considérablement augmenter », préviennent les auteurs du rapport du HCR, qui se sont servis des projections climatiques de plusieurs instituts pour estimer l’évolution d’une situation déjà alarmante.
Car le but de ce rapport est surtout d’explorer les interconnexions entre tous les risques courus par des habitants obligés de fuir pour de multiples raisons. Ainsi, la moitié de toutes les personnes déplacées vivent dans des pays exposés à la fois aux conflits et à des risques climatiques élevés ou extrêmes, comme le Soudan, la Syrie, Haïti, la République démocratique du Congo, le Liban, l’Ethiopie ou encore le Yémen.
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